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Belle Époque

Mobilisation

31 Octobre 2023, 10:00am

Samedi premier août 1914. Voilà un mois qu’on vit dans l’attente de la guerre. Les diplomates s’activent, mais ça ne sert à rien ! On le sait que la guerre est inéluctable. La veille, Jaurès a été assassiné. Albert a acheté Le Petit Journal et on se pousse pour lire par-dessus son épaule. « Heures tragiques. La situation internationale s’aggrave. À la mobilisation partielle russe répond la mobilisation générale autrichienne. À l’état de siège déclaré par l’Allemagne répondent de sérieuses mesures militaires françaises. » Puis, en majuscules : « ON A ASSASSINE JAURES ». Léon grommelle : « Qu’est-ce que ça change ! La SFIO a retourné sa veste. » Un dirigeant socialiste n'a-t-il pas écrit dans le journal « La Guerre Sociale » que les socialistes assumeraient leurs responsabilités si la France était attaquée ? La CGT va suivre. Jouhaux l’a laissé entendre. Léon est un pacifiste convaincu mais il ne se fait plus d’illusions. N’empêche, le bruit court que les dirigeants syndicalistes allaient être arrêtés et qu’ils passeraient en cour martiale. Tous ceux inscrits sur le « Carnet B » au ministère de l’Intérieur.

Il y a du boulot. Une Bugatti à régler pour lundi. Deux Peugeot, une Delage. Pierre sait bien que la journée est perdue. Personne n’a le cœur à travailler. Lui non plus, d’ailleurs. Comme les discussions vont bon train et que les esprits s’échauffent, il décide d’envoyer Albert aux nouvelles. En attendant, on s’occupe.

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Marguerite

30 Octobre 2023, 10:00am

Avec Marguerite, c’était différent. Marguerite était blanchisseuse. Elle passait chaque samedi récupérer les bleus de travail des ouvriers pour les nettoyer. Elle venait en fin de journée, à l’heure de la fermeture, et avait pris l’habitude de rester quelque temps pour bavarder avec lui. Marguerite avait un joli visage, avec des traits réguliers et des yeux marron. Ses cheveux noirs étaient ramassés dans un chignon tenu par un peigne. Elle devait avoir vingt-cinq ou vingt-six ans, un âge ou la plupart des jeunes ouvrières avaient déjà trouvé un mari. Elle devait d’être restée célibataire à une déformation de la cheville qui la faisait boiter et l’empêchait de danser. C’était une fille calme et pleine de bon sens avec laquelle Pierre avait plaisir à discuter.

Toulouse-Lautrec la Blanchisseuse

Un soir de juin 1912, alors que l’orage grondait et qu’une pluie torrentielle s’abattait sur Paris, Pierre avait proposé à Marguerite de venir chez lui pour partager son repas. Rien de bien exceptionnel. Il lui restait de la soupe, un morceau de lard et quelques pommes. L’orage s’était calmé, mais la pluie avait continué. On l’entendait tambouriner sur le toit en tôle de l’atelier. Marguerite n’était repartie que le dimanche soir. Elle était revenue le samedi suivant et, tout naturellement, elle était restée le soir avec lui. La nature de la relation de Pierre avec Marguerite était très particulière. Elle ne reposait sur aucune passion, ni peut-être même sur une quelconque attirance physique pour ce qui était de Pierre. Elle avait débuté tout à fait fortuitement puis elle s'était prolongée de manière naturelle, ni l'un ni l'autre n'ayant songé un instant à la remettre en question. Quelle part de commodité et de désenchantement recelait-elle ? Il était bien difficile de le dire, mais on aurait eu tort de penser que Pierre ne lui accordait pas d’importance. Il n'avait pas proposé à Marguerite de partager sa vie, mais chaque fois qu'il devait prendre une décision, chaque fois qu'il était invité un dimanche, il se demandait : qu'en pensera Marguerite, que fait Marguerite ce jour-là ? Il vivait cette relation au jour le jour, sans se poser de question sur l’avenir. À quoi bon penser à l’avenir quand tout autour de vous on ne parle que de guerre ?

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L'Empire Allemand

28 Octobre 2023, 10:00am

Un peu d'histoire...
L'acte de naissance de l'empire allemand a été signé le 18 janvier 1871 par les chefs des états qui l'ont constitué. Il regroupe la Prusse, le royaume de Hanovre, le Schleswig-Holstein, le duché de Nassau, la principauté de Hesse-Cassel, les royaumes de Bavière et de Wurtemberg, le  grand-duché de Bade, divers principautés de moindre envergure et des villes libres.
La cérémonie eut lieu dans la galerie des Glaces du château de Versailles alors occupé. A cette occasion,  le roi de Prusse Guillaume Ier fut proclamé Kaiser du Reich allemand. 

Proclamation de l'Empire Allemand dans la galerie des Glaces à Versailles

Dans les textes, l'empire allemand est une monarchie parlementaire et fédérale. La politique de l'empire est dominée par la personnalité du chancelier Otto von  Bismarck jusqu'en 1890. A partir de cette date, l'empereur Wilhelm va progressivement transformer l'empire en une monarchie autoritaire. 
L'empire va connaître une croissance rapide, que ce soit sur le plan démographique ou économique. Sur le plan démographique, la population va passer de 41 millions d'habitants en 1871 à 65 millions en 1910. La croissance économique est soutenue par une Industrialisation à marche forcée. La politique protectionniste initiée par Bismarck permet l'émergence de puissantes sociétés comme Bayer (chimie), Krupp (métallurgie), Siemens (téléphonie et génération électrique), Thyssen (métallurgie), Hapag (transport maritime)... Celles-ci s'engagent dans un processus de concentration horizontale ou verticale (konzern).
À la fin du XIXe siècle, l'Allemagne est devenue la principale puissance industrielle d'Europe continentale. Héritière de la tradition militaire prussienne, elle est aussi la première puissance militaire. Concentrée sur son développement intérieur, elle s'est peu investie dans l'aventure coloniale. Tout change au début du XXe siècle. Le Kaiser Wilhelm affiche alors sa prétention à jouer un rôle à l'international au-delà de la traditionnelle sphère d'influence européenne de l'Allemagne. Il engage son pays dans la constitution d'une puissante flotte militaire et commerciale dans le but de concurrencer celle du Royaume-Uni. C'est ce qui va inciter le Royaume-Uni à se rapprocher de la France et à former, avec la France et l'Empire Russe, la Triple Entente. L'Allemagne répondra à cette alliance par la Triplice (triple alliance entre l'Empire Allemand, l'Empire Austro-hongrois et l'Italie). L'Empire Ottoman se joindra à la Triplice au début de la Première Guerre mondiale.
 

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Paris a bien changé

27 Octobre 2023, 09:00am

Paris avait bien changé. En cette année 1913, les derniers omnibus et tramways hippomobiles avaient été retirés du service. Inutile de chercher un fiacre, vous n'en trouveriez pas. Les chevaux avaient abandonné le pavé de Paris à la traction automobile : taxis, voitures particulières, tramways à vapeur, camions... Même les pilleurs de banque, Jules Bonnot en tête, s'y étaient mis. Tous les jours, des dizaines de milliers de personnes empruntaient l'une des dix lignes du métropolitain malgré le terrible accident qui avait coûté la vie à 84 personnes dix ans auparavant. L'éclairage au gaz laissait progressivement la place à l'éclairage électrique. La publicité envahissait les murs, affiches et peintures, Dubo, Dubon, Dubonnet, l'Alsacienne biscuit, cacao Elesca, Cycles Sirius, Belle jardinière, Samaritaine, savon Cadum, Bi Borax... Les traces de l'inondation de 1910 avaient presque entièrement disparu.

Paris en 1912, d'après une carte postale d'époque (droits de propriété inconnus)

Le changement se voyait aussi dans les vêtements des Parisiens. Les blouses ne se portaient plus hors des usines et des ateliers. Le chapeau du bourgeois était plutôt melon que haut de forme. Madame portait une robe plus simple, plus fluide. La femme n'était plus contrainte par différents artifices à projeter en avant sa poitrine et à cambrer sa croupe, ou le rembourrage qui en tenait lieu. Le corset qui emprisonnait sa taille s'était relâché. Le styliste Paul Poiret prétendait même l’avoir aboli. Dans les assiettes, les soupes et le pain qui l’accompagnait avaient laissé une place plus grande à la viande, même dans les familles modestes. Les produits sucrés, pâtisseries, confiserie, chocolat, s’étaient démocratisés. Des restaurants proposaient des menus à prix abordables où l’on pouvait fêter en famille ou avec des amis un heureux événement ou un anniversaire. La vie était-elle devenue moins dure ? Pas pour les laissés-pour-compte, les accidentés de la vie, les victimes des soubresauts économiques, tous ceux qui se retrouvaient sous les ponts ou dans des cabanes en bois et en tôle dans le glacis des fortifications. Mais une partie des ouvriers qualifiés et des employés avait acquis le minimum d’aisance nécessaire pour goûter du bout des lèvres à un mode de vie plus bourgeois.

Pierre était resté fidèle à la bicyclette. Il aimait filer au long des rues, sentir le vent dans ses cheveux, zigzaguer entre les automobiles. Il lui semblait qu’il avait les idées plus claires lorsqu’il pédalait au grand air qu’enfermé dans son petit appartement. Il repensait à ce qu’avait dit Thérèse. « Louis, ce n’est pas pareil. C’est le sort qui s’est acharné sur lui. » Il n’avait pas l’excuse de la fatalité pour expliquer sa difficulté à construire une relation durable, solide, avec une femme.

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Henriette

25 Octobre 2023, 09:00am

Publié par Hervé

Le tango est une marche intime et voluptueuse au rythme d’une mélodie nostalgique. Le mouvement empreint de noblesse des corps la sublime. On a fait place autour de Pierre et d’Henriette. Des couples se sont immobilisés pour les regarder danser. Ils évoluent avec grâce et majesté. Le bandonéon les enveloppe de sa sonorité chaleureuse et mystérieuse à la fois. Pierre a le port altier du fier Argentin. Henriette est féline. Sa démarche est souple comme celle d’une panthère. Ses mouvements sont précis et décomposent la danse en fragments qui sont autant d’occasions de mettre en valeur la plastique parfaite de son corps et de ses jambes. La Boîte à Fursy31, rue Pigalle, est l’un des rares endroits où l’on peut pratiquer le tango à Paris, et c’est là qu’Henriette entraînait Pierre chaque samedi soir.

Henriette était pleine d’allant. Elle aimait s’amuser, les montagnes russes du Luna Park34, et danser. Danser et encore danser…

La vie commune ne fut pas chose facile. Pierre n’était pas accoutumé à partager son appartement. Henriette était écervelée et mettait tout sens dessus dessous. Au propre comme au figuré. À vrai dire, elle ne se sentait bien qu’à l’extérieur. Ou au bal, bien sûr. Était-ce parce qu’elle ne pouvait pas supporter d’être enfermée dans deux pièces au troisième étage qu’il lui arriva de disparaître une nuit ou deux ? Au retour, elle racontait à Pierre des sornettes qu’il eut la faiblesse de croire :

— J’ai reçu un télégramme qui m’annonçait que maman était malade. Je n’ai pas pu te prévenir.

Ou bien :

— Tu sais, Germaine, dont je t’ai déjà parlé, m’a demandé de venir l’aider. Son petit a fait une chute...

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Carnaval de Bailleul

24 Octobre 2023, 09:00am

Publié par Hervé

Un peu d'histoire

Le Carnaval de Bailleul est un carnaval organisé à Bailleul, commune du département du Nord dans les Hauts de France, depuis 1853.

Gargantua

C'est en 1852 date qu'un érudit local, Émile Colpaert, a fondé la Société philanthropique de Bailleul. L'une des premières initiatives de la société fut d'organiser un carnaval au cours duquel des quêteurs récoltent de l'argent destiné à secourir les familles les plus pauvres. C'est le géant Gargantua qui est choisi comme figure emblématique de ce carnaval qui se déroule durant le mardi gras et les trois jours qui précèdent.
Le roman a pris quelques libertés avec la chronologie en plaçant le défilé un samedi.

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Marthe, opératrice de téléphone

23 Octobre 2023, 09:00am

Making of, propos recueillis en 1909

Pierre, je l’ai rencontré en 1908. Oui, c’est ça, en 1908. J’étais allée danser avec des amies. Dans un bal musette, le Balcon bleu, passage Thiéré. Un bal très bien. Le patron ne veut pas de grabuge… Il était là avec des amis à lui. Il m’a invitée à danser et on ne s’est pas quitté de toute la soirée ! (Rire) Le lendemain, mes amies n’ont pas arrêté de me chambrer ! Elles étaient jalouses. C’est qu’il est plutôt joli garçon, Pierre.

On n’est pas retourné au Balcon bleu tout de suite. On ne peut pas sortir chaque semaine ! Quand on y est retourné, il était là. Il m’a dit qu’il m’attendait ! Ça m’a fait quelque chose. Je ne vais pas vous dire que je ne pensais plus à lui… Mais je ne m’attendais pas à le revoir. Pas après un mois ! D’ailleurs, si j’avais pu aller au Balcon bleu toute seule, j’y serais retournée plus tôt. Mais ça ne se fait pas. Alors quand je l’ai vu et qu’il est venu vers moi, j’étais sur un petit nuage ! On a dansé jusqu’à la fermeture et il m’a ramenée chez moi. (Elle fronce les sourcils.) N’allez pas vous imaginer des choses ! Il m’a juste raccompagnée pour que je ne me fasse pas agresser !

On s’est donné rendez-vous le samedi suivant. Pas pour aller danser. On est allé voir un film de Caserini au cinématographe. Et puis on s’est revus encore plusieurs fois. (Elle rougit.) Alors évidemment… Mais on a fait très attention. Il est très correct, là-dessus, Pierre. Quand je lui disais « c’est pas possible aujourd’hui » il n’essayait pas de me forcer. (Soupir.)

Il m’a proposé qu’on se mette ensemble. J’ai longtemps hésité et puis j’ai refusé. J’ai regretté, parce qu’on s’est quitté, mais maintenant je crois que j’ai eu raison. Je crois qu’il n’était pas vraiment amoureux de moi. Il se serait certainement lassé de moi. Je crois qu’on n’était pas du même milieu. D’ailleurs, il est devenu gérant d’un atelier automobile. Et puis… Est-ce qu’il était vraiment amoureux de moi ? Enfin, c’est comme ça.

 

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Tangomania

21 Octobre 2023, 09:00am

Publié par Hervé

Un peu d'histoire

Le tango a débarqué à Paris en 1900  il a été importé par les visiteurs argentins de l'Exposition universelle. Il connaît d'abord un succès limité. On le danse dans des cabarets comme la Boite à Fursy, 58 rue Pigalle, où se produisit pendant un temps le chansonnier Théodore Botrel. 

Tango

C'est vers la fin de la première décennie que Paris va connaître une véritable tangomania. Le succès est si grand, et la danse est jugée si lascive, que le clergé s'en émut. La cardinal Amette ira jusqu'à défendre aux catholiques de le danser. Interdiction fort peu respectée.

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La traversée de la Manche en avion

20 Octobre 2023, 09:00am

Un peu d'histoire...

Louis Bériot est né en 1872. C'est un industriel, ce qu'on appellerait aujuurd'hui un entrepreneur. Au tournant du siècle, il dirige une usine fabriquant des phares à acétylène pour les automobiles. Impressionné par les tentatives de Cément Ader de faire voler une machine plus lourde que l'air et décide de se lancer dans l'aventure.
Son premier modèle, le Blériot I, est une sorte d'oiseau de 1,5 m d'envergure. Il le teste en 1901. Il s'associe ensuite avec Gabriel Voisin pour développer d'autres modèles. Ils ouvrent ensemble le premier atelier de construction aéronautique. Sans grand succès. Il leur manque un moteur léger et performant. Blériot se tourne alors vers l'ingénieur Léon Levavasseur qu'il pousse à créer une société de construction de moteurs, les moteurs Antoinette.
Les modèles se succèdent, cette fois équipés de moteurs Antoinette. Blériot essaie plusieurs configurations, monoplan, ailes en tandem, hélices à quatre pales... Durant cette période, Blériot dépose de nombreux brevets, dont celui du fameux manche à balai. Il met au point des commandes de vol, ailerons, gouvernail... En 1908 il teste ses modèles VIII et IX, tous deux équipés d'un moteur Antoinette. Mais les performances des moteurs Antoinette le déçoivent. Il se tourne vers d'autres motoristes, Robert Esnault-Pelterie puis Alessandro Anzani.
Pour la conception du Blériot XI, il s'adresse à Raymond Saulnier. C'est un monoplan de 7,2 m d'envergure. Il est équipé d'un moteur Anzani de 25 ch. C'est le premier modèle véritablement satisfaisant. Il effectue ses premiers vols en janvier 1909. Il fait plusieurs vols de près d'une heure au cours desquels il parcourt une distance de plus de quarante kilomètres. Il est prêt à relever le défi lancé par le Daily Mail et doté d'un prix de 25000 francs-or : traverser la manche entre Calais et Douvres.

Blériot en Manche, La Route de l'air, Berget Alphonse, Gallica (Licence Creative Commons Attribution-Share Alike)

Louis Blériot décolle de 25 juillet 1909 du hameau des Baraques près de Calais. Trente-sept minutes plus tard, il atterrit à Douvres. Le retentissement de cette première traversée de la Manche est énorme. Louis Blériot, surnommé jusqu'alors Blériot-la-casse, devient une véritable vedette. Il crée tout d'abord la société Blériot Aviation, puis il rachète les actifs de la société SPAD en faillite. La société SPAD fournira à l'armée française quelques uns de ses modèles les plus efficaces lors de la Première guerre mondiale.
Louis Blériot est mort en 1936.

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Avènement de la société des loisirs

18 Octobre 2023, 09:00am

Publié par Hervé

Un peu d'histoire

Les parcs de loisir
 
Le Magic City est un parc de loisirs qui a existé entre 1911 et 1926. Il était situé sur ke quai d'Orsay, face au pont de l'Alma.
Il comportait de nombreuses attractions, comme des montagnes russes, une rivière sur laquelle on circulait en barque, un chemin de fer panoramique, une cascade, un toboggan... Une piste de danse avec orchestre pouvait accueillir jusqu'à 600 danseurs. Il y avait aussi un zoo humain, peuplé d'indigènes présentés comme des coupeurs de tête !

Magic City

Le Luna Park est un autre parc de loisirs, situé non loin de la porte Maillot. Il a ouvert ses portes en 1909 et a perduré jusqu'au début des,années 30. Il était conçu sur le modèle du parc de Coney Island, offrant des attractions encore plus spectaculaires que le Magic City.

Luna Park

Spectacles en tout genre

Le XXe siècle marque véritablement l'avènement de la société de loisir. Les parcs n'en sont pas la seule manifestation. Il y a aussi d'immenses salles de spectacle, comme celle de l'hippodrome, place de Cliché, avec 5000 places assises, des caf'conç (cafés concert), des salles de danse (le bal Bullier, le Moulin de la galette)... et le cinématographe ! Sans parler des salles et des terrains où l'on peut pratiquer le sport. Sport qui est devenu un spectacle (matchs de boxe ou de football, tour de France, courses cyclistes et automobiles...)

 

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C'est quoi, cette nouvelle lubie ?

17 Octobre 2023, 09:00am

Bonus
Éléonore était contrariée. C'était quoi, cette nouvelle lubie ! Le tour du monde ! Une manière de se défiler, oui ! Elle venait tout juste de lui trouver un mari. Un beau parti. Bonne famille. Liée aux Rohan. Et voilà qu'Heloïse lui annonce qu'elle part pour un an avec les Du Camp ! Comme préceptrice de leurs enfants. Comme s'ils ne pouvaient pas emmener avec eux une institutrice ! Elle n'avait tout de même pas payé des études à sa fille pour qu'elle joue les nounous avec les moutards des Du Camp ! Elle les connaissait, les deux gamins. Ils n'avaient pas inventé l'eau chaude. Elle ne leur apprendrait rien ! Et puis ce n'est pas un travail pour une "de Chantenay". Un point,  c'est tout.

Elle vivait sur qu'elle planète, sa fille ? Elle allait avoir vingt-trois ans. À son retour elle en aurait vingt-quatre. Elle s'imaginait qu'elle trouverait facilement un mari à vingt-quatre ans ? Et bien sûr, ce serait à elle de lui trouver quelqu'un. Parce qu'elle se connaissait, Éléonore. Elle savait bien qu'elle ne la laisserait pas tomber. Ne serait-ce que pour ne pas entendre les réflexions de la Montfort dans son dos. "La petite Chantenay qui n'est pas encore mariée à vingt-quatre ans, vous ne trouvez pas ça bizarre ? Pourtant, avec la fortune de sa mère...". Et elle, la Montfort, pourquoi n'est-elle pas mariée ? Elle le savait bien, Éléonore, pourquoi elle n'était pas mariée. Qui voudrait d'elle ? Mais, bien sûr, personne ne disait rien. Parce que c'était la nièce de la duchesse de Roquevieille...

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La crise viticole et la mutinerie des soldats du 17e régiment de ligne.

16 Octobre 2023, 09:00am

Un peu d'histoire...

En 1907, la France connaît une crise de surproduction viticole pour la troisième année successive. L’hectolitre de vin se négociait 24 francs en 1904, le prix est tombé 6 francs. Les viticulteurs du Languedoc sont à la peine. Ils ont privilégié une production de masse au détriment de la qualité et paient ce choix au prix fort. En particulier, ils sont directement concurrencés par les vins d’Algérie qui arrivent par le port de Sète.

De grandes manifestations ont lieu dès le début du printemps. Le 12 mai, ils sont 150 000 à Béziers, 220 000 le 26 à Carcassonne. Le 9 juin, un gigantesque rassemblement a lieu à Montpellier. On parle de 500 000 personnes !

Clemenceau s’attendait à un pourrissement du mouvement. Il ne se produit pas. Il décide donc d’envoyer l’armée : 22 régiments d’infanterie et 12 de cavalerie. Les arrestations et les perquisitions se multiplient. La tension monte. À Narbonne, la préfecture est mise à sac et incendiée. Ordre est donné à la troupe de tirer. La fusillade fait cinq morts et trente-cinq blessés.

Le 17e régiment de ligne est stationné à Agde. À l’annonce de la fusillade, cinq cents soldats du 17e se mutinent et pillent l’armurerie. Ils marchent sur Béziers où ils défilent crosse en l’air sous les acclamations de la foule. Le midi est au bord de  l'insurrection. Clemenceau recule et accepte de négocier. Certaines revendications des viticulteurs sont acceptées. Les mutins ne seront pas poursuivis. La tension retombe.

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