Overblog
Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Belle Époque

Interview de l'auteur

, 16:56pm

Bonjour et merci d'avoir accepté de répondre aux questions des lecteurs de ce blog. Vous vous apprêtez à publier votre premier roman. Parlez-nous d'abord un peu de vous.

Bonjour. J'ai soixante-neuf ans. Je suis retraité. J'ai eu une vie professionnelle bien remplie...

Dans quel domaine ?

Dans l'industrie. Je suis ingénieur de formation.

Un métier bien éloigné de l'écriture... Qu'est-ce qui vous a amené à écrire ce roman ?

J'ai toujours aimé la "belle" écriture, celle qui vous emporte. Flaubert, Stendhal, Aragon, Garcia-Marquez, Rushdie... Mais jusqu'à très récemment, je n'avais jamais eu l'idée que je pouvais écrire autre chose que de petites histoires. C'est tout à fait par hasard que je me suis inscrit à un atelier d'écriture. L'idée du roman a commencé à germer...

Portrait de l'auteur par Nadar

Belle Époque... Présentez-nous en quelques mots votre roman.

C’est le roman d’une époque que l’on a appelée belle mais qui a été incroyablement dure pour la plupart de ceux qui l’ont vécue. Les destinées de personnages issus de milieux différents se croisent et se mêlent au gré des événements qui l’ont marquée : la guerre contre la Prusse, la Commune, le scandale de Panama, l’affaire Dreyfus… jusqu’au naufrage final que constitue la Première Guerre mondiale.

C’est un roman historique ?

Je ne dirais pas ça… L’action se déroule dans un cadre historique précis mais les personnages ne sont pas acteurs directs des événements auxquels ils sont confrontés. Ils les subissent ou en sont les témoins.

Votre roman se décompose en trois parties. Pourquoi ce découpage ?

La période couverte va de 1867 à 1924. Trois générations ! La première a été très marquée par la défaite et la Commune. La seconde vit le bouillonnement qui accompagne la difficile naissance de la république. La troisième voit dans le XXe siècle qui s’ouvre l’accomplissement des transformations qui ont fait de la France un pays moderne et industrialisé.

Pourquoi avoir choisi cette période ?

J’appartiens à une génération qui est peut-être la dernière à pouvoir faire le lien entre cette époque et la nôtre. Mes grands-parents maternels sont morts au début des années 1980. J’avais trente ans et je les ai bien connus. Ils sont nés à la fin du XIXe siècle et ont été élevés dans un contexte et avec des valeurs qui sont incompréhensibles pour les jeunes d’aujourd’hui. Les gens de ma génération ont un pied dans les deux époques. Lorsque j’étais enfant, nous n’avions ni voiture, ni téléphone, ni télévision. Le laitier apportait chaque matin une bouteille de lait frais à la porte de notre maison et emportait la bouteille vide de la veille. Mais j’ai écrit certains chapitres de mon roman sur un ordinateur portable posé sur mes genoux dans un train lancé à 320 km/h.

Nostalgique ?

Pas du tout ! Je ne suis pas de ceux qui disent que c’était mieux avant. Ni de ceux qui, aujourd’hui, rejettent tous les méfaits de la surconsommation sur les générations précédentes sans s’interroger sur leur propre mode de vie. Ceci dit, ce roman n’est ni un livre d’histoire, ni un essai sociologique. La trame historique n’intervient qu’au second plan. Ce qui m’intéresse, c’est la vie des gens à cette époque. Leur vie matérielle, leur vie sentimentale et, le cas échéant leur engagement politique ou leurs renoncements. J’aurais pu appeler ce roman « Vivre et aimer sous la IIIe République » mais ça aurait été très prétentieux

Parlons des personnages. Ils sont nombreux.

Comme je vous l’ai dit, le roman comporte trois parties. Chaque partie se concentre sur quelques personnages principaux. Dans la première partie, il y a Charles et Louis, le jeune journaliste ambitieux et l’orphelin confié par son père à un marchand de vins avant de mourir. Autour d’eux gravitent d’autres personnages, comme Emily, Juliette et Joseph. Dans la seconde apparaît la deuxième génération, Thérèse, Philippine et Odette. Les héros de la première partie sont toujours là mais ils ne jouent qu’un rôle subalterne. La dernière partie se concentre sur la vie de Pierre, le fils de Louis.

La première et la deuxième partie ont une construction symétrique. Deux personnages principaux masculins dans la première, Charles et Louis, féminin dans la seconde, Thérèse et Odette. C’est un choix ?

Pas vraiment, la construction s’est imposée par elle-même. D’ailleurs les personnages ont des destinées très différentes. La troisième partie tranche complètement avec les deux premières.

D’où le petit intermède entre la deuxième partie et la troisième…

Chuuut ! Ne divulgâchez pas le roman !

Belle Époque n’est pas qu’un roman historique, c’est entendu. Est-ce un roman d’amour ?

Un roman d’amours avec un « s »…  Il suit les rencontres amoureuses, heureuses ou malheureuses, des différents personnages. Mais c’est aussi, à certains moments, un polar, un roman d’espionnage… Il y a des situations comiques, d'autres tragiques. Lorsque j’ai commencé à écrire ce roman, j’avais un scénario en tête. Dès le premier chapitre, ça a commencé à dériver. Des personnages se sont invités que je n’avais pas prévus, ou qui devaient n’avoir qu’un rôle secondaire. L’histoire s’est construite d’elle-même, à mesure que j'écrivais le roman. C'est peut-être ce qui m'a le plus étonné tout au long du processus d'écriture. Le fait que les personnages se mettent à vivre et à déjouer vos plans. Que des événements s'imposent à vous, comme si vous les appreniez en ouvrant le journal.

Pour notre plus grand plaisir ! Il ne me reste qu’à vous souhaiter de rencontrer le succès que vous espérez. Merci d’avoir répondu aux questions que se posent les lecteurs de ce blog.

Courte biographie de l'auteur

L'auteur est né en 1953 à Douai, dans le département du Nord. Il a passé son enfance dans une cour d'école. Au lycée, ses matières préférées étaient l'Histoire et les maths. Les carrières scientifiques offraient plus de perspectives que l'Histoire, il passe donc par les classes préparatoires pour passer les concours d'entrée en école d'ingénieur. Le voilà donc parti pour une carrière d'ingénieur dans le milieu aéronautique...

2017, l'heure de la retraite a sonné. Pas d'inquiétude, le jeune retraité a beaucoup d'idées pour occuper son temps libre. Trop, d'ailleurs, les journées n'étant pas extensible. L'écriture, pensez-vous ? Oui, mais occasionnellement, pour écrire des sketches joués par des amis lors de fêtes d'anniversaire.

C'est en 2019 que, de façon tout à fait fortuite, il rejoint l'atelier d'écriture d'Antony. L'ambiance est conviviale, l'animateur donne un thème et chacun rédige un texte d'une ou deux pages qu'il lit en fin de séance. Si vous lui aviez demandé à ce moment-là s'il avait l'intention d'aller plus loin, il vous aurait répondu non. Un passe-temps, sans plus.

L'idée d'écrire un roman lui est venue plus tard, en septembre 2021. D'abord de manière confuse, objet de longues rêveries avant de devenir un besoin pressant, une urgence... Huit cents pages en quelques mois. Impubliable ! Il a fallu laisser décanter encore quelques mois et reprendre le tout, éliminer, condenser, réécrire certains chapitres pour parvenir à la version définitive en septembre 2022...