La France, grande puissance à la Belle Epoque ?
Un peu d'histoire...
La France sort de la guerre avec la Prusse très affaiblie. Elle est affaiblie sur le plan démographique et sur le plan économique, avec la perte des riches régions de l’est qui entraine celle des industries et des gisements de Lorraine. Elle est aussi isolée sur le plan diplomatique. Les autres pays européens regardent plutôt vers le tout nouveau Reich allemand que vers cette France qui a fait sa n+unième révolution. C’est le cas du Royaume Uni. On sait que l’empereur Napoléon était anglophile et c’est en Angleterre qu’il s’est exilé. Ces liens affectifs n’expliquent pas tout, ni le cousinage entre la reine Victoria et l’empereur d’Allemagne. La concurrence à laquelle se livrent la France et le Royaume Uni en Afrique et au Moyen Orient est source de nombreuses tensions, tensions qui vont culminer lors de la crise de Fachoda en 1898.
Sur le plan économique, les années 1870, 1880 et la première moitié de la décennie qui suit sont marquées par une stagnation de longue durée. L’exposition universelle de 1878 (boudée par le Royaume Uni) et celle de 1889 ne parviennent pas à stimuler la production industrielle. Ni la politique d’expansion coloniale qui, pour le moment, coûte plus qu’elle ne rapporte. Dans un premier temps, son objectif est d’ailleurs plus politique qu’économique : c’est un exutoire qui cherche à redonner de la fierté à un pays profondément humilié par la défaite.
L'empire colonial
La stagnation économique cache cependant une réalité plus contrastée. L’agriculture se porte bien. Elle est le secteur de l’économie auquel les Progressistes et le gouvernement de Méline accordent la plus grande attention. Le secteur des transports, et en particulier le chemin de fer, fait l’objet d’investissements massifs (plan Freycinet). A la fin du XIXe siècle, la France sera dotée d’un réseau reliant entre elles pratiquement toutes les sous-préfectures. Ce réseau joue un rôle important dans la bonne santé du secteur agricole et contribue à baisser les prix de l’alimentation. Les chemins de fer nécessitent de gros investissements, ils contribuent à restructurer le système financier qui voit émerger des banques puissantes.
C’est ce qui explique le rebond spectaculaire au cours des dernières années du XIXe siècle, et la croissance qui ne faiblira pas jusqu’en 1914. Des industries de pointe se sont développées, l’automobile, l’aéronautique, la production et les équipements électriques, dans une moindre mesure, l’aluminium. La détente avec le Royaume Uni (entente cordiale) alimente ce rebond. Les 14 premières années du XXème siècle sont peut-être celles qui méritent vraiment l’épithète de Belle Epoque !