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Belle Époque

Pierre Waldeck-Rousseau, homme politique méconnu

17 Avril 2023, 09:00am

Publié par Hervé

Un peu d'histoire...

Quels hommes politiques de la IIIe République sont passés à la postérité ? Réfléchissons un peu… Gambetta, dont on garde en mémoire le départ en ballon de Paris assiégé. Thiers, qui a écrasé dans le sang la commune. Jules Ferry, qui a envoyé à l’école des millions de petits garçons et de petites filles qui n’avaient pas accès jusqu’alors aux rudiments de la culture. Sadi Carnot, mort assassiné par un anarchiste italien. Félix Faure, mort dans les bras de sa maîtresse. Clemenceau, l’homme au double visage, défenseur des communards et pourfendeur du colonialisme avant 1900, impitoyable ministre de l’Intérieur après. Jean Jaurès, père du socialisme à visage humain. Aristide Briand qui a donné son nom à d’innombrables rues partout en France, mais c’est surtout pour son action pour éviter le retour de la guerre après 1918… Mais qui se souvient de Pierre Waldeck-Rousseau ? C’est pourtant l’homme politique le plus influent au tournant du siècle et on lui doit deux lois fondatrices de notre République !

Pierre Waldeck-Rousseau est né en 1846 à Nantes. Fils d’un avocat républicain qui a été député à l’Assemblée constituante de 1848, il fait des études de droit et s’inscrit au barreau de Saint-Nazaire. Il est élu député en 1879 en tant que membre de l’Union républicaine de Gambetta. Celui-ci lui donnera le poste de ministre de l’Intérieur dans son gouvernement éphémère en 1881.

Il soutient ensuite le groupe des "opportunistes" dont Jules Ferry est le chef de file. Celui-ci lui confie à nouveau le poste de ministre de l’Intérieur dans son gouvernement en 1883. C’est à ce poste qu’il se fait remarquer pour la première fois en présentant une loi sur les libertés syndicales que l’on considère aujourd’hui comme fondatrice du mouvement ouvrier en France (loi du 21 mars 1884 sur la liberté des associations professionnelles ouvrières et patronales).

Après la chute du gouvernement Ferry en 1885, il prend ses distances avec la politique et revient à son métier d’avocat et s’inscrit au barreau de Paris. C’est à ce titre qu’il défend avec succès Gustave Eiffel attaqué pour sa participation au chantier du canal de Panama. Il revient à la vie politique en 1894 en se faisant élire sénateur. Il soutient dans un premier temps le gouvernement "progressiste" de Jules Méline mais se montre de plus en plus critique de sa dérive droitière. En 1898, il fonde le Grand cercle républicain qui rassemble les progressistes de gauche.

En 1899, il est nommé Président du conseil par le Président de la République Émile Loubet. La France est alors déchirée par l’affaire Dreyfus et le gouvernement progressiste de Méline a soutenu jusqu’au bout la position de l’état-major. La République est sérieusement menacée. Paul Déroulède a tenté de prendre le pouvoir à la tête de la Ligue des patriotes en février 1899. Fernand de Christiani a attenté à la vie du Président Loubet quelques mois plus tard. Pierre Waldeck-Rousseau constitue un gouvernement de Défense républicaine qui va de la droite (le général Gallifet) à la gauche (le socialiste indépendant Alexandre Millerand) en passant par les députés du futur parti radical (PRRS) menés par Émile Combes. Son gouvernement détient le record de longévité sous la IIIe République : deux ans, onze mois et seize jours ! Il parvient à sortir le pays de l’état de crise dans lequel il se trouve depuis des mois en demandant au Président Loubet la grâce du capitaine Dreyfus. (Il faudra attendre encore plusieurs années pour que son innocence soit reconnue.) La contribution la plus marquante de son ministère à la construction des bases de notre République est la fameuse "loi de 1901", qui fait sortir la réglementation du droit d’association du domaine de l’arbitraire préfectoral.

Pierre Waldeck-Rousseau meurt miné par la maladie en 1904. Il laisse un héritage qui a traversé et structuré tout le XXe siècle : la liberté syndicale et la liberté d’association.

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Belle Époque, le livre

17 Avril 2023, 08:58am

Publié par Hervé Devred

Et oui, enfin paru ! Disponible depuis le 1er février... Enfin, presque. Le référencement sur les plate-formes de distribution n'est pas instantané. Il peut prendre 2 ou 3 semaines en fonction de la plate-formee.

Vous pouvez d'ores et déjà ccommander "Belle Époque, tome I : Expositions universelles" directement sur le site des éditions Amalthée.

Chez votre libraire habituel, il est possible que ce ne soit pas immédiat, question de référencement, vus dis-je... Peut-être, d'ailleurs, votre libraire hésitera-t-il à entrer en stock le premier livre d'un auteur inconnu. Vous pouvez toujours lui commander.

A un horizon un peu plus lointain (disons 15 février), vous pourrez aussi passer par les plate-formes numériques des libraires indépendants, comme le portail leslibraires.fr, celui des librairies indépendantes ou encore Lalibrairie.com.

Pour ceux qui ne peuvent pas attendre, il est disponible sur le site de la FNAC , de Cultura, de Decitre ou sur Amazon...

Pour ceux qui préfèrent lire sur tablette, le livre est également disponible sous forme numérique. Alors, bonne lecture et n'hésitez pas à me faire part de vos commentaires !

PS : si le livre vous a plu et que vous souhaitez le faire connaître, n'hésitez pas à me contacter, je peux venir faire une séance de dédicace chez votre libraire ou une lecture de morceaux choisis dans une salle à votre convenance.

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Entretien avec Pierre-Hubert de Courçon-Marans

10 Avril 2023, 09:00am

Publié par Hervé

Making of

Blog : Monsieur Courçon, merci de nous recevoir. Le roman Belle Époque, Expositions universelles met en lumière le rôle que vous avez joué dans les milieux de la droite constitutionnelle...
CM : Le roman me donne une importance que je n'ai pas eue.
Blog : Vous avez pourtant fréquenté assidûment le salon de Madame la duchesse de Roquevieille dans lequel se réunissaient les parlementaires de la droite constitutionnelle...
CM : Comme beaucoup d'autres ! Et comme beaucoup d'autres, j'ai participé à leurs discussions et j'ai donné mon avis. Cela ne fait pas de moi, comme le roman le laisse penser, un "deus ex machina" tirant les ficelles dans l'ombre.

Pierre-Hubert de Courçon-Marans, âgé

Blog : Votre avis était écoutés, si j'en juge par les propos qui m'ont été rapportés.
CM : C'est sans doute parce qu'ils étaient pertinents.
Bloh : Vous avez bien connu Monsieur Léon Brignon.
CM : C'est exact. C'était un homme d'une grande droiture. Mais, contrairement à ce qu'insinue le roman, je ne suis pour rien dans sa rencontre avec Mademoiselle Chardon.
Blog : Ce n'est pas ce qu'elle prétend.
CM : Mademoiselle Chardon peut dire ce qu'elle veut. Ce n'est qu'une petite arriviste. Il est regrettable qu'à notre époque la parole d'une arriviste soit mise sur le même plan que celle d'un honnête homme.
Blog : Vous avez aussi connu la première Madame Brignon.
CM : Thérèse Archambaud ? Une femme qui n'en faisait qu'à sa tête. Je comprends pourquoi Léon Brignon n'est pas resté avec elle. Elle passait son temps dans les expositions, les musées et les salons de thé. On ne l'a jamais vu participer à une œuvre de bienfaisance.
Blog : Vous exagérez... Son association d'aide aux femmes en détresse est renommée.
CM : Oui, mais c'est venu bientardivement... Je pense qu'elle a voulu se racheter aux yeux de la société après l'esclandre qu'elle a fait. Remarquez bien que son association ne fait rien de plus que ce que font tant d'autres bonnes œuvres dont on ne parle pas. Elle sait très bien attirer l'attention sur elle !
Blog : Il me reste à vous remercier, Monsieur Courçon, d'avoir répondu aux questions que se posent les lecteurs de ce blog.

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Réclame

3 Avril 2023, 09:00am

Publié par Hervé

Un peu d'histoire...

La "réclame" a une longue histoire derrière elle. Elle n'est pas née au XIXe siècle, mais c'est sans doute à cette époque qu'elle a véritablement pris son essor. C'est d'abord dans les journaux qu'elle trouve la plus large diffusion. Des patrons de presse précurseurs, comme Émile de Girardin ou Moïse Millaud, comprennent en effet très vite l'intérêt d'insérer de la réclame dans leurs journaux : elle leur apporte des rentrées d'argent substantielles qui permettent de diminuer le prix de vente tout en assurant un maximum de visibilité aux annonceurs.

Le véritable essor de la réclame arrive toutefois à la fin du XIXe siècle. Le machinisme permet la fabrication à grande échelle, le chemin de fer permet de diffuser les produits fabriqués dans tout le pays. Encore faut-il les vendre ! C'est à ce stade que la publicité intervient. La publicité dans les journaux ne suffit pas : l'affiche de grand format en couleur, que les techniques de reproduction permettent de produire à bon marché, va désormais s'étaler sur les murs un oeu partout dans le pays. Lessive, savon, liqueur, apéritif, biscuits, machines à coudre, bicyclettes, événements, grands magasins... Tous les prétextes sont bons.

Réclames pour une lessive et un magasin de machines à coudre

Pour faire la différence, on fait appel à de grands artistes comme Toulouse-Lautrec ou Mucha. D'autres, comme Jules Chéret, sont plus connus pour leurs affiches que pour leurs tableaux.

Mucha, Toulouse-Lautrec, Chéret

La tendance va s'amplifier au XXe siècle. Entre temps, la réclame est devenue publicité. Le support papier ne lui suffit plus. Elle se peint sur les murs des galeries du métro (Dubo, Dubon, Dubonnet) et sur les murs (Ripolin), en attendant de devenir lumineuse...

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