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Belle Époque

Sur un air d'opérette

16 Janvier 2023, 10:00am

Un peu d'histoire...

La décennie 1858-1869 a vu le triomphe d'un nouveau genre musical dont le maître est Jacques Offenbach. En 1871, le maestro a 52 ans. S'il continue de composer jusqu'en 1881 (date de la création des "Contes d'Hoffmann"), son inspiration semble émoussée. Mais le genre "opérette" a encore de beaux jours devant lui. De nombreux compositeurs ont pris la relève et on en crée de nouvelles chaque année, que ce soit au théâtre des Bouffes-Parisiens, de la Gaîté lyrique, au Chatelet, aux Variétés ou à la Porte Saint-Martin. Le public est au rendez-vous : le IIIe République est résolument bourgeoise et les notables sont friands de ce genre de spectacle beaucoup plus accessible que l'opéra classique.

La plupart des opérettes créées à l'époque dorment aujourd'hui au fond des tiroirs, mais quelques auteurs sont passés à la postérité. Léo Delibes, bien sûr, dont Rosalie chante un air de son opéra "Lakmé" lors de la fête organisée par Philippine pour les deux ans de Pierre. Mais aussi Charles Lecocq, auteur très prolixe, dont on a surtout retenu "La Fille de Madame Angot", qui nous raconte l'histoire de Mademoiselle Lange, maîtresse officielle du Directeur Barras et amoureuse secrètement de Pomponnet :

Barras est roi, Lange est sa reine
C’n’était pas la peine (bis)
Non pas la peine, assurément
De changer de gouvernement !

Robert Planquette est un autre auteur d'opérettes très prolixe. Il nous a laissé "Les Cloches de Corneville", dont l'air "J'ai fait trois fois le tour du monde" continue de figurer dans les anthologies consacrées au genre :

J'ai fait trois fois le tour du monde
Et les dangers font mon bonheur
J'aime le ciel quand le ciel gronde
La mer quand elle est en fureur
J'ai fait trois fois le tour du monde
Et les dangers font mon bonheur
J'ai fait trois fois le tour du monde.

Un autre tube de l'opérette, "J'aime bien mes dindons", un air de "La Mascotte" d'Edmond Audran :

 - Je sens lorsque je t'aperçois / Comme un tremblement qui m'agite
- Et moi, Betina, quand j'te vois / C'est étonnant comme je palpite
- Lorsque tu me parles voilà / Que dans mon p'tit coeur ça s'embrouille
- Moi quand tu me regardes, j'ai là / Comme une grosse bête qui me chatouille
- J'aime bien mes dindons
- J'aime bien mes moutons
- Quand ils font leurs doux glou glou glou
- Quand chacun d'eux fait bê bê bê
- Mais... j'taime mieux qu'mes dindons
- J't'aime mieux qu'mes moutons
- Quand ils font leurs doux glou glou glou
- Quand chacun d'eux fait bê bê bê...

On pourrait continuer ce survol longtemps, au risque de lasser le lecteur. Je vais donc abréger... mais comment passer sous silence le fameux duo de l'escarpolette, dans "Véronique" d'André Messager :

[Florestan] Ah! Quittez cet air ironique!
Croyez-moi chère Véronique!
[Hélène] Je vous crois, monsieur Florestan!
Je vous crois, mais en attendant,
En attendant...
Poussez, poussez, l’escarpolette,
Poussez pour mieux me balancer!
Si ça me tourne un peu la tête,
Tant pis! Je veux recommencer!

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